Quelques Nouvelles ...
Thème : Je suis une femme
Le miroir
J’ai enlevé tous les miroirs de la maison. Il en reste un seul. Je suis debout devant lui, les yeux fermés. J’ai peur de ce qu’il va me montrer. Ma fille de vingt ans est à mes côtés et m’encourage :
– Ouvre les yeux, maman. Tu vas voir. Tu es toute belle.
Non, ce n’est pas vrai. J’ai été belle, mais je ne le suis plus. Une femme sans cheveux et sans seins, est-ce encore une femme ? La réponse pour moi est évidente : non.
– Maman, je t’en prie, ouvre les yeux, me répète ma fille.
Sa voix est empreinte d’espoir et de tristesse. Elle a subi elle aussi toutes les étapes de ma maladie : la douleur, les traitements, la perte des cheveux, l’ablation, le rejet de mon corps, la perte de mon identité de femme, mon mutisme.
C’est pour elle que je suis devant ce miroir. Pour elle que j’ai fait cette opération sans vraiment y croire.
J’ouvre doucement les yeux. Mon regard se pose aussitôt sur ma poitrine inexistante encore hier. Je suis agréablement surprise. De jolies rondeurs, comme avant, apparaissent sous mon tee-shirt. De face, de profil. Ma féminité est là, devant moi, retrouvée. Je pose mes mains sur mes seins et les caresse comme pour vérifier qu’ils existent vraiment. Doux, ronds, beaux.
Ma fille est soulagée de ma réaction :
– Alors ? Je te l’avais bien dit que cette opération changerait ta vie, non ? Tu es toute belle ! Une vraie femme !
Elle s’arrête, me sourit et reprend tout en caressant mon crâne rasé :
– Quant à tes cheveux, ne t’inquiète pas, ils vont vite repousser.
Elle me prend ensuite dans ses bras et me murmure :
– C’est fini. Tu as gagné. La maladie ne reviendra plus.
C’est fini ? J’ai peine à le croire. Durant de longs mois, la moindre parcelle de mon corps a vécu étouffée par l’angoisse, la tristesse et la douleur. Pourtant, je sens ces émotions glisser le long de mon visage, de ma nuque, de mes épaules, de mon dos et de mon ventre. Elles sont à terre désormais.
– C’est fini, me répète à nouveau ma fille, comme pour m’en persuader. Appelle papa, il t’aime tu sais. Il n’a jamais cessé de t’aimer. C’est toi qui lui as dit de partir.
Je lui réponds dans un souffle :
– C’est que je ne voulais pas qu’il me voit ainsi : une femme qui n’en est plus une.
– Mais tu n’as jamais cessé d’être une femme, maman ! s’exclame ma fille.
Des larmes s’écoulent le long de mes joues et mes lèvres répètent ces mots qui avaient été bannis par la maladie : je suis une femme.
J’ai enlevé tous les miroirs de la maison. Il en reste un seul. Je suis debout devant lui, les yeux fermés. J’ai peur de ce qu’il va me montrer. Ma fille de vingt ans est à mes côtés et m’encourage :
– Ouvre les yeux, maman. Tu vas voir. Tu es toute belle.
Non, ce n’est pas vrai. J’ai été belle, mais je ne le suis plus. Une femme sans cheveux et sans seins, est-ce encore une femme ? La réponse pour moi est évidente : non.
– Maman, je t’en prie, ouvre les yeux, me répète ma fille.
Sa voix est empreinte d’espoir et de tristesse. Elle a subi elle aussi toutes les étapes de ma maladie : la douleur, les traitements, la perte des cheveux, l’ablation, le rejet de mon corps, la perte de mon identité de femme, mon mutisme.
C’est pour elle que je suis devant ce miroir. Pour elle que j’ai fait cette opération sans vraiment y croire.
J’ouvre doucement les yeux. Mon regard se pose aussitôt sur ma poitrine inexistante encore hier. Je suis agréablement surprise. De jolies rondeurs, comme avant, apparaissent sous mon tee-shirt. De face, de profil. Ma féminité est là, devant moi, retrouvée. Je pose mes mains sur mes seins et les caresse comme pour vérifier qu’ils existent vraiment. Doux, ronds, beaux.
Ma fille est soulagée de ma réaction :
– Alors ? Je te l’avais bien dit que cette opération changerait ta vie, non ? Tu es toute belle ! Une vraie femme !
Elle s’arrête, me sourit et reprend tout en caressant mon crâne rasé :
– Quant à tes cheveux, ne t’inquiète pas, ils vont vite repousser.
Elle me prend ensuite dans ses bras et me murmure :
– C’est fini. Tu as gagné. La maladie ne reviendra plus.
C’est fini ? J’ai peine à le croire. Durant de longs mois, la moindre parcelle de mon corps a vécu étouffée par l’angoisse, la tristesse et la douleur. Pourtant, je sens ces émotions glisser le long de mon visage, de ma nuque, de mes épaules, de mon dos et de mon ventre. Elles sont à terre désormais.
– C’est fini, me répète à nouveau ma fille, comme pour m’en persuader. Appelle papa, il t’aime tu sais. Il n’a jamais cessé de t’aimer. C’est toi qui lui as dit de partir.
Je lui réponds dans un souffle :
– C’est que je ne voulais pas qu’il me voit ainsi : une femme qui n’en est plus une.
– Mais tu n’as jamais cessé d’être une femme, maman ! s’exclame ma fille.
Des larmes s’écoulent le long de mes joues et mes lèvres répètent ces mots qui avaient été bannis par la maladie : je suis une femme.
Thème : Ma mémoire me joue des tours
2001, Lybie
– Creuse ou je mets une balle dans la tête de ton fils. Tu ne voudrais quand même pas que les charognards viennent vous bouffer ?
Le soldat, qui a prononcé ces paroles, a posé son pistolet sur ma tempe. L’autre soldat, qui m’a jeté du camion, rit.
Je suis à genoux, les mains croisées derrière le dos. Le soleil est à son zénith et me brûle la nuque. Nous sommes au milieu du désert. À l’abri des regards.
Mon père a le visage tuméfié. Son nez et sa bouche saignent. Ils l’ont frappé à coup de crosse.
Je vais mourir. Je ferme les yeux. Le visage de Farah surgit aussitôt dans mon esprit. La finesse de ses traits. Ses grands yeux noirs. La douceur de sa peau. Cela fait un mois que nous nous sommes mariés. D’aussi loin que je me souvienne, nous avons toujours été amoureux l’un de l’autre. Le jour de notre mariage, j'ai cru vivre un rêve, le plus beau jour de ma vie. Toutes les nuits depuis, je me réveille et vérifie qu'elle est toujours à mes côtés. Un mois de bonheur. Pourquoi pas plus ? Pourquoi nous ?
La colère s’immisce dans mes veines. C’est l’injustice, la bêtise et la cruauté humaine qui l’alimentent. Elle monte dans mon torse, dans mes poings, dans ma mâchoire.
Mon père a fini de creuser nos deux tombes. Il jette la pelle à quelques mètres de moi et sur l’ordre du soldat, s’allonge dans la première tombe.
– Recouvre ton père, m’ordonne alors un soldat.
La mâchoire crispée, je me lève, saisis la pelle et la remplis de sable.
– Attends ! m’ordonne soudain le soldat. J’ai envie de pisser, dit-il en riant.
Il passe devant moi, se place devant le trou où s’est allongé mon père et commence à uriner. L’autre rit à son tour et le rejoint. Le dégoût m’envahit et cumule ses forces à ma haine.
Je lève la pelle. Je frappe un premier soldat à la tête. Le sang jaillit, il s’effondre. Le deuxième saisit son arme. Je lève la pelle à nouveau. Une détonation retentit. Je ressens une vive douleur au bras droit mais le soldat s’effondre à son tour.
Ils sont à terre tous les deux.
Ma haine est à son comble. Je la laisse s’exprimer. Les coups pleuvent.
Je me réveille en sursaut. Je suis en nage. Ma main cherche le corps de Farah à mes côtés. Elle est là. Je suis rassuré. Je me lève et me dirige vers le salon. Etait-ce un rêve ou la réalité ? Ma main se pose sur le téléphone. Je compose le numéro de mon père mais Farah m’en empêche. Elle m’embrasse l’épaule et pose sa main sur la mienne :
– Tu as encore fait ce même cauchemar et tu vas appeler ton père ? me demande-t-elle.
J’acquiesce, étonné :
– Comme le sais-tu ?
- Cela fait dix ans Nahim. Et depuis, toutes les nuits, …
Elle ne finit pas sa phrase puis reprend :
– Ta mémoire te joue des tours … Viens te recoucher.
Je l’observe. Elle semble lasse. Je me recouche auprès d’elle. Elle se rendort rapidement. Ai-je donc rêvé ? Je caresse mon épaule gauche. Il y a comme une cicatrice …
– Creuse ou je mets une balle dans la tête de ton fils. Tu ne voudrais quand même pas que les charognards viennent vous bouffer ?
Le soldat, qui a prononcé ces paroles, a posé son pistolet sur ma tempe. L’autre soldat, qui m’a jeté du camion, rit.
Je suis à genoux, les mains croisées derrière le dos. Le soleil est à son zénith et me brûle la nuque. Nous sommes au milieu du désert. À l’abri des regards.
Mon père a le visage tuméfié. Son nez et sa bouche saignent. Ils l’ont frappé à coup de crosse.
Je vais mourir. Je ferme les yeux. Le visage de Farah surgit aussitôt dans mon esprit. La finesse de ses traits. Ses grands yeux noirs. La douceur de sa peau. Cela fait un mois que nous nous sommes mariés. D’aussi loin que je me souvienne, nous avons toujours été amoureux l’un de l’autre. Le jour de notre mariage, j'ai cru vivre un rêve, le plus beau jour de ma vie. Toutes les nuits depuis, je me réveille et vérifie qu'elle est toujours à mes côtés. Un mois de bonheur. Pourquoi pas plus ? Pourquoi nous ?
La colère s’immisce dans mes veines. C’est l’injustice, la bêtise et la cruauté humaine qui l’alimentent. Elle monte dans mon torse, dans mes poings, dans ma mâchoire.
Mon père a fini de creuser nos deux tombes. Il jette la pelle à quelques mètres de moi et sur l’ordre du soldat, s’allonge dans la première tombe.
– Recouvre ton père, m’ordonne alors un soldat.
La mâchoire crispée, je me lève, saisis la pelle et la remplis de sable.
– Attends ! m’ordonne soudain le soldat. J’ai envie de pisser, dit-il en riant.
Il passe devant moi, se place devant le trou où s’est allongé mon père et commence à uriner. L’autre rit à son tour et le rejoint. Le dégoût m’envahit et cumule ses forces à ma haine.
Je lève la pelle. Je frappe un premier soldat à la tête. Le sang jaillit, il s’effondre. Le deuxième saisit son arme. Je lève la pelle à nouveau. Une détonation retentit. Je ressens une vive douleur au bras droit mais le soldat s’effondre à son tour.
Ils sont à terre tous les deux.
Ma haine est à son comble. Je la laisse s’exprimer. Les coups pleuvent.
Je me réveille en sursaut. Je suis en nage. Ma main cherche le corps de Farah à mes côtés. Elle est là. Je suis rassuré. Je me lève et me dirige vers le salon. Etait-ce un rêve ou la réalité ? Ma main se pose sur le téléphone. Je compose le numéro de mon père mais Farah m’en empêche. Elle m’embrasse l’épaule et pose sa main sur la mienne :
– Tu as encore fait ce même cauchemar et tu vas appeler ton père ? me demande-t-elle.
J’acquiesce, étonné :
– Comme le sais-tu ?
- Cela fait dix ans Nahim. Et depuis, toutes les nuits, …
Elle ne finit pas sa phrase puis reprend :
– Ta mémoire te joue des tours … Viens te recoucher.
Je l’observe. Elle semble lasse. Je me recouche auprès d’elle. Elle se rendort rapidement. Ai-je donc rêvé ? Je caresse mon épaule gauche. Il y a comme une cicatrice …
Thème : O vous frères humains
Convoi n°2056
Réveillées en pleine nuit par Lucas, nous sommes parquées, moi et mes amies, comme du bétail dans un camion.
Que se passe-t-il ? Pourquoi ce réveil brutal ? Pourquoi ce voyage nocturne ?
D’autres avant nous sont parties également, elles ne sont jamais revenues. Certaines parmi nous, pensent qu’elles ont retrouvé la liberté, d’autres imaginent le pire.
Le camion comporte des traverses qui nous permettent de respirer l’air extérieur. Dehors, les paysages défilent : masses sombres et étendues plongées dans l’obscurité. Mes émotions oscillent entre la joie et la peur mais l’appréhension finit par l’emporter. Je suis enceinte, pour la troisième fois. J'ai à peine connu le père. C'est Lucas qui me l'a présenté. A chaque fois, après l'accouchement, je reste quelques heures avec mon enfant puis Lucas me l'enlève. J'ai beau appeler, hurler, je ne le revois jamais.
Le camion ralentit puis s’arrête. Je tente d’observer à l’extérieur. De mon côté, j’aperçois seulement un autre camion repartir vide de ses occupants. Je me concentre donc sur les bruits : claquement de portière, bruits de pas et de voix que je ne connais pas.
Les portes du camion s’ouvrent. On nous force à descendre, les unes après les autres, dans des couloirs étroits. Poussées, on est obligé d’avancer. Où est Lucas ?
Mes amies commencent à paniquer. Les cris s’intensifient. Que faisons-nous ici ? Que nous veulent ces hommes ? Des hurlements de peur me parviennent et une odeur de sang me saisit les narines. Je panique et commence à crier à mon tour. Je réalise que ce n’est pas la liberté mais le pire qui nous attend ici. Je tente de m’échapper. Impossible. Mes frères humains ont pensé à tout. Devant, derrière, en haut, il n’y a aucune issue. Attendre. Attendre le pire. Les battements de mon cœur cognent dans ma poitrine, mon souffle s'accélère, mes jambes tremblent, la sueur m'inonde.
C’est mon tour. Une tige s’enfonce dans mon cerveau. Quel est son but ? M’étourdir ? Ce n’est pas suffisant. Je titube. Mon corps s’élève dans les airs. J'ai la tête en bas. Un homme s'approche de moi, un couteau à la main. Complètement sonnée, je ne peux ni m'enfuir, ni me défendre. J'ai envie de lui crier :
– Frère humain, que fais-tu ? As-tu perdu la raison ? Qui t’a donné le droit de vie ou de mort sur moi ?
Mais mes cris restent coincés dans ma gorge. Derrière lui, je distingue les corps suspendus et dépecés de mes amies. La voilà la vérité. Nous sommes de la viande, seulement de la viande pour nos frères humains.
Le couteau se lève, tranche ma carotide puis ouvre mon ventre pour retirer mon enfant jeté ensuite avec les autres fœtus.
Combien avant moi et après moi subiront le même sort ?
Le convoi nocturne n°2057 se gare dehors. La nuit est propice aux cauchemars …
Réveillées en pleine nuit par Lucas, nous sommes parquées, moi et mes amies, comme du bétail dans un camion.
Que se passe-t-il ? Pourquoi ce réveil brutal ? Pourquoi ce voyage nocturne ?
D’autres avant nous sont parties également, elles ne sont jamais revenues. Certaines parmi nous, pensent qu’elles ont retrouvé la liberté, d’autres imaginent le pire.
Le camion comporte des traverses qui nous permettent de respirer l’air extérieur. Dehors, les paysages défilent : masses sombres et étendues plongées dans l’obscurité. Mes émotions oscillent entre la joie et la peur mais l’appréhension finit par l’emporter. Je suis enceinte, pour la troisième fois. J'ai à peine connu le père. C'est Lucas qui me l'a présenté. A chaque fois, après l'accouchement, je reste quelques heures avec mon enfant puis Lucas me l'enlève. J'ai beau appeler, hurler, je ne le revois jamais.
Le camion ralentit puis s’arrête. Je tente d’observer à l’extérieur. De mon côté, j’aperçois seulement un autre camion repartir vide de ses occupants. Je me concentre donc sur les bruits : claquement de portière, bruits de pas et de voix que je ne connais pas.
Les portes du camion s’ouvrent. On nous force à descendre, les unes après les autres, dans des couloirs étroits. Poussées, on est obligé d’avancer. Où est Lucas ?
Mes amies commencent à paniquer. Les cris s’intensifient. Que faisons-nous ici ? Que nous veulent ces hommes ? Des hurlements de peur me parviennent et une odeur de sang me saisit les narines. Je panique et commence à crier à mon tour. Je réalise que ce n’est pas la liberté mais le pire qui nous attend ici. Je tente de m’échapper. Impossible. Mes frères humains ont pensé à tout. Devant, derrière, en haut, il n’y a aucune issue. Attendre. Attendre le pire. Les battements de mon cœur cognent dans ma poitrine, mon souffle s'accélère, mes jambes tremblent, la sueur m'inonde.
C’est mon tour. Une tige s’enfonce dans mon cerveau. Quel est son but ? M’étourdir ? Ce n’est pas suffisant. Je titube. Mon corps s’élève dans les airs. J'ai la tête en bas. Un homme s'approche de moi, un couteau à la main. Complètement sonnée, je ne peux ni m'enfuir, ni me défendre. J'ai envie de lui crier :
– Frère humain, que fais-tu ? As-tu perdu la raison ? Qui t’a donné le droit de vie ou de mort sur moi ?
Mais mes cris restent coincés dans ma gorge. Derrière lui, je distingue les corps suspendus et dépecés de mes amies. La voilà la vérité. Nous sommes de la viande, seulement de la viande pour nos frères humains.
Le couteau se lève, tranche ma carotide puis ouvre mon ventre pour retirer mon enfant jeté ensuite avec les autres fœtus.
Combien avant moi et après moi subiront le même sort ?
Le convoi nocturne n°2057 se gare dehors. La nuit est propice aux cauchemars …
Thème : C'était mon premier tatouage
Fichue Vanessa
Je subis une séance de torture et le pire ? C’est que j’ai payé pour cela ! Je suis maso ou trop jalouse !
Allongée sur le ventre, je montre mes fesses à un parfait inconnu qui m’enfonce une aiguille avec un plaisir non dissimulé.
Je mords mes doigts pour ne pas hurler et surtout pour ne pas arracher, jeter et piétiner l’objet de ma torture : l’aiguille, manipulée par un grand malabar d’1m90 avec des bras épais comme mes cuisses et des mains larges comme un ballon de football.
En entrant dans le magasin et en constatant la taille de ses doigts, j’ai fait demi-tour droite : tatouée mais pas charcutée ! Son bonjour mademoiselle, lancé d’une voix toute fluette dans un corps aussi bodybuildé m'a arrêtée dans mon élan : un grand gaillard, avec une petite voix ridicule, c'est drôle, non ?
– Ça va ? me demande-t-il à nouveau de sa petite voix, tout en me piquant le haut de la fesse.
C’est clair : ce type est un sadique et un pervers. C’est pour cela qu’il a choisi ce métier. Fichue Vanessa ! Il fallait que cette garce se tatoue la fesse et qu'elle le monte à mon idiot d'Eric, bavant sur sa descente de rein. J'entends encore cette bimbo nous dire :
– Vous aimez les tatouages ? Moi, j’adore. Je vous montre ?
Je n’ai même pas eu le temps de lui répondre que je trouvais cela ringard qu’elle nous a collé son derrière sous les yeux. Ma main a alors été prise d’une démangeaison soudaine. Etrange, non ?
J’ai hésité à lui dire le fond de ma pensée :
– Et ma main, tu la veux là où je pense ?
Au lieu de cela, je lui ai répondu hypocritement et en minaudant en plus :
– Oh ! Il est trop mignon ! Tu l’as fait où ?
Vanessa s'est alors empressée de m'expliquer, sous le regard dégoulinant de mon Eric. Ah les hommes ! Que ne ferions-nous pas pour leur plaire ?
Je subis une séance de torture et le pire ? C’est que j’ai payé pour cela ! Je suis maso ou trop jalouse !
Allongée sur le ventre, je montre mes fesses à un parfait inconnu qui m’enfonce une aiguille avec un plaisir non dissimulé.
Je mords mes doigts pour ne pas hurler et surtout pour ne pas arracher, jeter et piétiner l’objet de ma torture : l’aiguille, manipulée par un grand malabar d’1m90 avec des bras épais comme mes cuisses et des mains larges comme un ballon de football.
En entrant dans le magasin et en constatant la taille de ses doigts, j’ai fait demi-tour droite : tatouée mais pas charcutée ! Son bonjour mademoiselle, lancé d’une voix toute fluette dans un corps aussi bodybuildé m'a arrêtée dans mon élan : un grand gaillard, avec une petite voix ridicule, c'est drôle, non ?
– Ça va ? me demande-t-il à nouveau de sa petite voix, tout en me piquant le haut de la fesse.
C’est clair : ce type est un sadique et un pervers. C’est pour cela qu’il a choisi ce métier. Fichue Vanessa ! Il fallait que cette garce se tatoue la fesse et qu'elle le monte à mon idiot d'Eric, bavant sur sa descente de rein. J'entends encore cette bimbo nous dire :
– Vous aimez les tatouages ? Moi, j’adore. Je vous montre ?
Je n’ai même pas eu le temps de lui répondre que je trouvais cela ringard qu’elle nous a collé son derrière sous les yeux. Ma main a alors été prise d’une démangeaison soudaine. Etrange, non ?
J’ai hésité à lui dire le fond de ma pensée :
– Et ma main, tu la veux là où je pense ?
Au lieu de cela, je lui ai répondu hypocritement et en minaudant en plus :
– Oh ! Il est trop mignon ! Tu l’as fait où ?
Vanessa s'est alors empressée de m'expliquer, sous le regard dégoulinant de mon Eric. Ah les hommes ! Que ne ferions-nous pas pour leur plaire ?
Tous les textes de cette page : Copyright Ellen Delaven - Août 2017